Utilitaire ou décoratif, le meuble à chaussures a incontestablement envahi les ménages français. Sous une cage d’escalier, sur le perron, à l’entrée d’une maison, ce mobilier se case ça et là, au bon vouloir de son propriétaire.
Aujourd’hui, nombreuses sont les entreprises à vendre les mérites de cet ameublement. Un simple coup d’oeil sur internet nous montre l’étendue d’une offre inépuisable : Ikéa, Conforama, La Redoute, Amazon, MobilMeubles, Cdiscount, BUT, Alinea, pour ne citer qu’eux.
Une offre débordante
Cette fameuse offre inépuisable entraîne logiquement une volonté de se démarquer des autres. Et c’est là que la magie des créateurs opère. En bois, en toile, à l’horizontal ou à la verticale, doté de motifs, de couleurs, d’images en tous genres, le meuble à chaussures est transformé, revisité, refaçonné pour le plus grand bonheur du client. La société de consommation à l’état pur. Pire, une société qui se veut de plus en plus minimaliste.
Minimaliste ? Oui, celle où tout doit être minutieusement rangé, sans que la moindre chose ne dépasse. Le meuble à chaussure reflète parfaitement cet état d’esprit, ce mode de vie. Trouver le meuble qui correspondra parfaitement au type de baskets que l’on possède. Malheur à celui ou celle qui ne dégotera pas la perle rare.
Plus qu’un meuble à chaussures, une pièce de vie
Mais une question demeure. Est-il indispensable à chaque logement ? Nul doute qu’un jeune de 28 ans fan de sneakers ou qu’une passionnée de chaussures de mode prendra soin de ses petits chouchous. Pas question de les laisser traîner au beau milieu d’un couloir comme si leur valeur n’existait guère. Il faut leur donner une vie, mieux, une pièce de vie. Le meuble à chaussures intervient alors, offrant un toit à ceux qui ont pour habitude de supporter le bitume parisien ou les soirées interminables, salis par la noirceur de la pollution ou de l’alcool.
Mais qu’en est-il du simple citadin où le nombre de paires de »godasses » ne dépasse pas les cinq doigts d’une main ? Le meuble à chaussures aura-t-il plus de valeur qu’un autre objet de son habitat ? Il y a fort à parier que non. Mais c’est là que revient le concept de création. Transformer un bibelot à première vue anodin et superflu en un objet design qui apporterait une valeur ajoutée décorative, et accessoirement pratique, à l’appartement d’un consommateur.
Tout le monde pourrait alors trouver chaussure à son pied. Clinquant, discret, sobre, épuré, difforme, autant d’adjectifs qui qualifient ce meuble devenu incontournable. Aujourd’hui, les chaises, tables, fauteuils et canapés ne règnent plus en maître dans les demeures de l’Hexagone. Entré par la petite porte, le meuble à chaussures fait maintenant partie de la cour des grands et risque bien de le rester pendant un long moment. Tremblez, mobiliers de salon, vous n’êtes plus seuls.