Luminaire star des années 60 et 70, quand brillait au firmament de l’art décoratif, la lampe à lave n’a pas disparu de nos intérieurs. Ornement anticonformiste, inspiré du pop art et de ses couleurs, la lampe à lave traverse les âges sans ciller et n’a pas pris une ride malgré ses 50 ans au compteur.
Un luminaire toujours au top !
La meilleure preuve qu’un objet est indémodable, c’est sa façon de traverser les époques culturelles. Récurrente dans les décors de la série TV Le Prisonnier à la fin des années 60, la lampe à lave s’est ensuite retrouvée dans les épisodes des Soprano, puis, au cinéma, dans la chambre de Sid (Toy Story) et dans une scène de Dark Shadows de Tim Burton, où le vampire joué par Johnny Depp croit y voir du sang frais.
C’est que la lampe à lave n’a pas d’âge. Ou plutôt, si : elle a fêté ses 50 ans en 2013. Mais elle a un côté intemporel qui en fait la reine des luminaires pour les intérieurs modernes et postmodernes – pour le reste, il est vrai qu’elle ferait sans doute un peu tâche au milieu de la chambre du roi au château de Versailles, mais ceci mis à part, elle convient à toutes les décorations.
La lampe à lave, un objet élevé au rang de « cire »
Entrée dans les mœurs sous le nom de lampe à lave ou lava lampe, elle tire son appellation du fait que la cire qu’elle contient ressemble à de la lave en mouvement. Généralement en forme de globe de verre allongé verticalement – sorte de dérivé décoratif de la fusée de Tintin –, elle renferme un liquide transparent dans lequel se meuvent des boules colorées constituées de cire fondue.
La lampe à lave est un véritable objet de déco intérieure, dans la mesure où elle ne peut pas réellement servir d’éclairage. Ne produisant qu’une faible luminosité colorée, elle ne risque pas d’illuminer une pièce ni même de vous être utile pour lire un bouquin. Elle peut, à la rigueur, être utilisée comme veilleuse pendant la nuit, prodiguant une lueur rassurante en cas de crainte de l’obscurité complète.
Fonctionnement
Grossièrement, la lampe, en chauffant, fait fondre la cire qu’elle contient de sorte que celle-ci forme des bulles qui se déplacent dans le liquide. Les bulles de cire se meuvent verticalement en produisant un ballet hypnotique de couleurs.
Plus concrètement, la chaleur générée par l’ampoule à incandescence placée dans la base du récipient occasionne une diminution de la densité de la cire, jusqu’à ce qu’elle soit inférieure à celle du liquide. La cire s’agglomère alors en bulles qui montent pour mieux s’éloigner de la source de chaleur.
Lorsqu’elles arrivent dans la partie supérieure du globe de verre, les bulles voient leur température baisser et leur densité augmenter. Désormais plus lourdes que le liquide qui les environne, elles se mettent à redescendre. Proches de la base, elles se mélangent à nouveau, puis se reforment avant de repartir pour un tour.
La lampe à lave au fil des décennies
Inspirée du fonctionnement et du design du sablier, la lampe à lave a été inventée par l’ingénieur britannique Edward Craven Walker. En 1963, celui-ci met un point final à l’ « Astro », dont il dépose le brevet l’année suivante. Sa société, installée en Angleterre, à Poole dans le Dorset, se lance dans la fabrication du luminaire.
Les droits américains en sont achetés en 1965 et la lampe est vendue sous le nom de Lava Lite par la Lava Corporation. Entre 1960 et 1970, son succès est énorme. S’il perd en visibilité dans les décennies suivantes, l’artefact fait de cire et de couleurs revient en force dans les années 90.
C’est à cette époque que Craven Walker prend un associé et change le nom de son entreprise pour Mathmos. Il détient toujours les droits de vente de la lampe à lave dans le reste du monde, et ne se prive pas pour en poursuivre la production. Son usine de Poole fonctionne toujours et continue de produire son luminaire star.
Quelques précautions à prendre
Malgré son design naïf et son aspect coloré, la lampe à lave n’est toutefois pas un jouet, et doit être entretenue en conséquence. Notamment parce que le liquide utilisé dans le globe de verre est un mélange d’alcool et de glycol, un produit très toxique (voire mortel) s’il est ingéré.
En outre, la lampe ne doit surtout pas être chauffée par d’autres méthodes que l’ampoule à incandescence, d’une puissance limitée, qui se trouve dans sa base. La placer au-dessus d’une source de chaleur peut notamment causer son explosion. Le liquide, à base d’alcool, peut prendre feu et les bouts de verre se ficher n’importe où.
Des méthodes de fabrication artisanale de lampes à laver circulent sur Internet, qui utilisent des produits inflammables comme l’alcool. Prenez garde à ces méthodes et ne vous y engagez pas sans être extrêmement sûr de vos compétences.
Pour finir, respectez ces quelques précautions d’entretien :
- Ne secouez pas la lampe lorsque la cire est chaude ;
- Ne mettez pas une ampoule d’une puissance supérieure à 40W, faute de quoi la cire pourrait se diluer dans le liquide ;
- Nettoyez le verre avec un chiffon propre, mais sans utiliser de produit abrasif ou corrosif ;
- Tenez-la hors de portée des enfants, de l’eau, des sources de chaleur ;
- Au-delà d’une utilisation de 6 heures consécutives quotidiennes, sa durée de vie pourrait en être affectée.
En gardant ces mesures à l’esprit, vous profiterez au mieux de votre lampe à lave sans risques tout en optimisant sa durée de vie.